Le labyrinthe du Minotaure

du 30 juin au 8 juillet 2018
Domaine des 3 lacs, Saint-Cuthbert

Informations aux parents

  • Départ des CP/SP samedi le 30 juin à 8h00AM du local
  • Départ des autres dimanche à 18h00 du local
  • Venez chercher vos enfants le 8 juillet à 13h30 au camp.

Informations aux éclaireurs

À avoir sur toi à ton départ

30 juin: CP et SP (Victor, Zach, Rosée, Marylou, Renaud, Alexis, Élianne et Laurie)

  • Vêtement de travail et foulard scout
  • Casquette ou chapeau
  • Soulier ou botte de marche
  • Petit couteau de poche
  • Ruban à mesurer
  • Papier/crayon
  • (kit de pluie très près dans tes bagages en cas d'averse)

1er juillet: les autres éclaireurs

  • Uniforme complet et foulard scout
  • Casquette ou chapeau
  • Soulier ou botte de marche
  • Papier/crayon
  • (kit de pluie très près dans tes bagages en cas d'averse)

Chaque patrouille doit avoir son livre remis par l'Oracle!

L’âge d’or

Racontée par Xavier, 28 mars 2018

            En l’an 586 selon le calendrier olympien, les Perses mirent à exécution leurs menaces depuis longtemps répétées.  Une immense expédition fût organisée par le terrible Darius II, reconnu par beaucoup comme étant un dieu venu gouverner parmi les hommes.  Celui-ci voulait se venger de la mort de son père, survenue lors d’une guerre éclair contre une cité grecque indépendante.  Il avait alors juré d’anéantir toutes traces de la civilisation grecque si l’on ne rasait pas la cité fautive jusqu’à la dernière pierre.  La réponse négative à son ultimatum l’avait mis hors de lui, celui-ci était devenu fou de rage et il avait rassemblé son armée.  Il passa plus de 5 ans à planifier son expédition; le ravitaillement, l’entraînement, l’armement, tout était pensé avec soin.  Quand il partit enfin de la grande ville de Babylone, son armée était si immense qu’un guetteur surveillant sa venue pouvait passer plus d’une journée à regarder les troupes passer devant lui.  Il avait avec lui les meilleurs guerriers de l’Orient, des rhinocéros, des éléphants, des catapultes et d’autres inventions innommables tant elles étaient dangereuses.

Devant une menace aussi terrible, des chefs de chaque cité-états se rassemblèrent en hâte dans la ville de Thèbes afin de discuter de l’approche à adopter.  Plusieurs voulurent simplement s’incliner devant le grand roi Darius II, mais d’autres, plus éloquents, finirent par convaincre l’assemblée d’unifier la Grèce sous une force de résistance commune.  Ils appelèrent cette alliance la Ligue de Delos.  La paix fut établit entre toutes les cités membre de la ligue, on choisit un commandant par cité afin de diriger les troupes unifiées de cette jeune alliance et l’on prépara la défense.  La violence et la destruction engendrées par cette guerre étaient incommensurables.  L’armée perse était si immense que les Grecs ne pouvaient les affronter en terrain dégagés, ils se résignèrent donc à abandonner les villes qu’il était impossible de défendre.  Ainsi, des champs furent brûlés, des oliviers centenaires réduits en cendre, des villes entières démolies pierre par pierre, des milliers d’innocents réduits en esclavage, faute de temps pour s’échapper.  L’armée perse était comme un cataclysme d’où rien de réchappait.

La ruse des Grecs finis toutefois par les condamner, de plus en plus confiants que la victoire leur appartenait, les soldats perses baissèrent leur garde et la Ligue de Delos frappa enfin.  Le choc des armées engendra tant et tant de morts que sur les collines arides où ils se battirent apparut un vaste marais qui existe toujours.  Un marais sans eau, formé uniquement du sang du nombre incalculable de gens qui moururent à cet endroit.  Et pourtant, pourtant!  Tous les Grecs fêtèrent durant une semaine après ce jour, car ils avaient mis en déroute l’armée perse, qui ne revint jamais plus en Grèce.

Après les funérailles des nombreux dirigeants et héros grecs morts dans la gloire de la bataille, les survivants des cités-états se rencontrèrent et discutèrent longtemps de l’avenir de leur pays.  Une entente de paix de longue durée fut signée entre les cités-états encore libres, des alliances commerciales naquirent et la situation en Grèce se trouva irrévocablement modifiée. 

L’âge d’or, Eatate Aurea, pour les Grecs, dure depuis le jour où les survivants de la Ligue de Delos revinrent dans leur cité respective.  Après les Perses, aucune civilisation n’était en mesure de menacer les Grecs qui étendirent leur influence et leur commerce sur toutes les terres bordant la mer Méditerranée. Les habitants étaient si riches que tous habitaient dans de petits palais de marbre blanc où les tapisseries précieuses, les encens d’orient et les coussins de soie abondaient.  Dans les champs poussaient des plants de toutes les espèces; l’olivier et le blé, bien sûr, mais aussi la vigne, l’oranger, le dattier et toutes les sortes de légumes que l’on pouvait imaginer.  Des troupeaux de bétail, de chevaux et de moutons erraient librement dans de vastes pâturages de trèfles et d’herbes vertes qui les rendaient gras et tendres à souhait.  Tous les repas de la journée étaient des banquets somptueux où les plats étaient si nombreux qu’on ne pouvait tous les mangers.  La vaisselle était faite de l’ivoire le plus fin, sertie de pierres précieuses; améthystes, émeraudes, saphirs et les ustensiles étaient ciselés avec soin dans de l’argent pur.

La paix et l’abondance régnaient sans discontinuer depuis des générations sur toutes les terres appartenant aux Grecs.  Leur existence était si agréable et fortunée, qu’ils délaissèrent même les temples des dieux, faute de souhaits à faire entendre.  À quoi bon de toute façon?  Les ressources coulaient à flot d’une cité à l’autre, des ressources qui étaient si nombreuses qu’elles semblaient infinies.  À tel point, qu’on en vint à brûler des forêts qui cachaient la vue des montagnes, on dressa des barrages pour détourner les eaux des rivières pour assécher des marais afin de repousser les insectes.  Les habitants pêchaient et chassaient pour le plaisir, ne se souciant même plus de manger l’animal qu’ils laissaient pourrir là où il mourrait. 

Mais cela ne pouvait durer indéfiniment...  Le changement commença lentement, si lentement que les Grecs n’en sentirent pas les effets immédiatement, les récoltes produisirent un peu moins, mais le besoin fut comblé sans peine en augmentant le nombre de navires de pêche.  Certaines terres s’asséchèrent, faute de forêts et de ruisseaux pour préserver l’humidité.  Les Grecs détournèrent alors de nouveaux cours d’eau afin d’alimenter leurs villes sans cesse grandissantes.  À l’automne 785, les choses devinrent problématiques.  Les pêches baissèrent mystérieusement, ne fournissant plus assez de nourriture pour toute la population.  N’ayant pas fait de réserves, il fallut abattre des troupeaux entiers pour nourrir les populations et quand le printemps arriva enfin, il ne restait plus assez de bêtes pour labourer les champs.  On ne sema que la moitié des graines de l’an dernier et il en poussa encore moins.  Les quelques plans qui grandirent moururent pour la plupart à cause de la sécheresse permanente qui assécha les dernières rivières détournées de leur cours.

La Braise

Racontée par Xavier, 4 avril 2018

            Les choses toutefois, devinrent vraiment catastrophiques lorsque les bêtes sauvages quittèrent les coins reculés où les Grecs les avaient chassés, pour s’en prendre à la population.  Ces animaux étaient différents, ils n’avaient pas peur des hommes, ils semblaient sans cesse affamés et leur agressivité était inouïe. Les groupes de chasseurs qui tombèrent sur certaines de ces bêtes arrivèrent à les abattre avec leurs arcs et leurs lances.  Bien qu’effrayé par l’horreur et la sauvagerie des animaux, les chasseurs furent plutôt heureux d’enfin rapporter un peu de nourriture à leur ville.

Ce qu’ils ignoraient, c’est que les bêtes sauvages étaient bien plus nombreuses qu’ils le pensaient et celles-ci progressaient sans répits vers des régions où des humains habitaient.  Les villages périphériques furent les premiers touchés, attaqués par des meutes de loups ou des hordes de sangliers.  Quelques survivants disant même avoir vu des groupes d’ours gigantesques aux yeux fous et à la mâchoire écumante.  La rumeur se répandit alors que même s’ils mangeaient parfois des cadavres, ils préféraient de loin la chair fraîche nouvellement chassée.

Une semaine après l’arrivée des premiers survivants, alors que l’on pensait que la situation était au plus mal, des nouvelles horribles parvinrent du temple d’Asclépios.  Les blessés des derniers jours y avaient été envoyé afin d’être soigné par les prêtres du temple, mais même les élus du dieu de la guérison ne s’attendaient pas à un mal semblable.  Les personnes mordus par les bêtes sauvages avaient semblé en bonne voie de guérison, n’ayant d’autres signes visibles que des coupures et des morsures, mais voilà qu’elles avaient éclatées en une rage meurtrière dans le temple.  L’intervention des gardes de la cité n’avait permis de régler le problème qu’en abattant de sang-froid les personnes infectées.  La maladie qu’on appelait maintenant « la Braise » pouvait se transmettre par une simple morsure...

Les jours sombres

Racontée par Xavier, 11 avril 2018

            Les jours passèrent, puis les mois et dans toutes les régions de la Grèce, la maladie se répandait avec de plus en plus de force.  Les temples d’Asclépios ne furent jamais aussi emplis d’offrandes que durant ces jours sombres.  Tous avaient des membres de leur famille atteint par la maladie et cherchaient les faveurs du dieu, en quête d’une guérison miraculeuse.  Il semblait qu’Asclépios exhaussait certains vœux, car, parfois, la rumeur se répandait qu’une personne gravement malade finissait par se remettre, sans raison apparente.  Peu de gens prétendaient l’avoir vue de leurs yeux, certains prétendaient même que c’était un mythe pour donner espoir à la population.  Quoiqu’il en soit, la situation se dégradait sans relâchement en Grèce, certains villages et villes mineures avaient même été entièrement détruites, abandonnées par les derniers survivants.

Devant tant de misère et d’impuissance, les dirigeants des grandes Cités-États s’étaient rencontrés, à la recherche d’une solution.  Une expédition de braves soldats fut envoyée en direction d’un des sommets reculés de la région du Pélion.  La terre des centaures, dont l’accès n’était possible que par un haut col de montagne et les routes sillonnées de mille périls.  Cette expédition avait pour tâche de trouver Polias, le demi-dieu et fils d’Asclépios, qu’on disait vivant en ermite dans la région.

Il avait été décidé que si un remède existait contre la Braise c’était l’homme capable de la concocter.  Avec cet espoir en tête, les soldats quittèrent les grandes villes sous les regards remplis d’inquiétude des habitants.

Toutefois, alors que les soldats quittaient, ce que tous ignoraient encore, c’est que la Braise s’installait définitivement dans les villes.